L'histoire des 141r
En 1945, au sortir de six années de guerre, les chemins de fer français (SNCF) étaient dans un piètre état. Un nombre très important de locomotives avait été détruit. La nécessité de constituer un grand parc de nouvelles machines destinées à contribuer aux efforts de reprise de l’après-guerre se faisait pressante. L’industrie française ayant été gravement touchée, on décida de se tourner vers l’Amérique pour fournir cette nouvelle force motrice. Une équipe d’ingénieurs de la SNCF se rendit aux Etats-Unis pour s’accorder sur les caractéristiques techniques des locomotives.
C’est ainsi que naquit la série des 141R. Fondées sur une conception américaine Mikado existante mais considérablement modifiée pour un usage européen, ces locomotives à simple expansion et composées de deux cylindres furent une réussite immédiate grâce à leur construction solide, leur faible besoin de maintenance et leur immense puissance.
Des versions à charbon et à fuel furent produites et il fallut quatre constructeurs de locomotives américains pour exécuter les ordres. Les usines de locomotives Lima, Baldwin, Alco et Montreal travaillèrent toutes d’arrache-pied et en 1948, le parc fut complet (à l’exception de 12 locomotives qui finirent au fond de l’Atlantique lors du naufrage du bateau les transportant).
Seulement 6 locomotives restent en état de marche et la Suisse a la chance d’en avoir deux : la magnifique 1244 chauffée au fuel possédée par la Mikado Association et sa grande soeur, la 568 chauffée au charbon. La 141 R 568 se trouve désormais à Vallorbe au nord-ouest de Lausanne.
L'histoire de la 141R 568
La 141R 568 est une variante de la série 141 R, chauffée au charbon et munie d’un stoker. Construite par Baldwin en 1945, elle possède des châssis en barres et des roues Boxpok sur l’essieu coudé.
Les cylindres font 597 mm de diamètre et la course des pistons est de 711 mm, fournissant ainsi une puissance de traction maximale de 242 kN à une pression dans la chaudière de 15,5 bars.
Au cours de sa carrière à la SNCF, la 568 était basée à Belfort où, parmi d’autres itinéraires, elle se rendait à la station de Delle à la frontière suisse, à Boulogne (où elle transportait couramment les lourds wagons-lits express sur la première étape de leur voyage jusqu’à Amiens) et au centre houiller et sidérurgique de Sarreguemines en Lorraine. Plus tard, la 568 se fraya un chemin à l’embranchement français de Capdenac dans le sud de l’Auvergne où elle devait tracter des trains touristiques, un projet qui, ayant échoué en France, est aujourd’hui un succès en Suisse.

Les chiffres
1945
Année de construction
11.04.46
Entrée en service
187.5Tonnes
Poids en service
136Tonnes
Poids vide
20Tonnes
Poids des axes maximum
100KM/H
Vitesse maximum
597MM
Diamètre des cylindres
1.65M
de diamètre des grandes roues
711MM
Longeur de piston
242KN
Vitesse de traction
250.74M2
Surface de chauffage
65.4m2
Grille
2
No. des cylindres
30M3
Capacité de l'eau
15.5kg/cm2
Pression de vapeur
1.04Milions km
parcourus avec la SNCF
11Tonnes
Capacité de charbon
30M3
Capacité de l'eau
4.205M3
Capacité de vapeur
10.695m3
Capacité de l'eau (chaudiere)
2-8-2 (1 'D' 1)
Disposition des axes
2929 PS; 2155 kW
CV
24.2M
de long
Walschaerts
Activation
Baldwin Locomotive Works
Fournisseur